les Pays-Bas annoncent la création d’un nouveau bataillon de chars avec 50 chars Leopard 2A8
Dernière minute : les Pays-Bas annoncent la création d’un nouveau bataillon de chars avec 50 chars Leopard 2A8 .
Selon le NRC du 3 septembre 2024, dans un nouveau mémorandum de défense qui doit être présenté ce jeudi, le gouvernement néerlandais décrit ses plans pour créer un nouveau bataillon de chars néerlandais composé de près de cinquante chars Leopard 2A8 , avec des coûts annuels estimés entre 260 et 315 millions d’euros. Ce plan représente un changement dans la stratégie de défense des Pays-Bas, car l’armée néerlandaise est sur le point d’acquérir à nouveau ses propres chars de combat.
Le Leopard 2A8 est la dernière variante de la série de chars de combat principaux Leopard 2, développée par Krauss-Maffei Wegmann (KMW) et Rheinmetall, et dévoilée dans sa forme de production à Eurosatory 2024. (Source de l’image : Army Recognition)
Le mémorandum de défense sera présenté par le ministre de la Défense Ruben Brekelmans et le secrétaire d’État Gijs Tuinman. Dans le cadre de l’accord de coalition, le gouvernement s’est engagé à respecter la norme de l’OTAN en matière de dépenses de défense, fixée à 2 % du produit intérieur brut (PIB). Pour y parvenir, le budget de la défense, qui s’élève actuellement à 21,4 milliards d’euros, soit 1,95 % du PIB, sera structurellement augmenté de 2,4 milliards d’euros.
Ce financement supplémentaire permettra de financer plusieurs missions essentielles, notamment la création d’un nouveau bataillon de chars, qui avait été abandonné en raison de contraintes budgétaires, mais aussi des avions de combat F-35A supplémentaires, des frégates anti-sous-marines (ASW) et des hélicoptères frégates NH-90 de l’OTAN (NFH) pour les missions navales.
La décision de supprimer progressivement les chars en 2011 est un problème de longue date pour l’armée royale néerlandaise. La reconstitution d’un bataillon de chars, une proposition précédemment calculée par l’ancienne ministre de la Défense Kajsa Ollongren, devrait coûter entre 260 et 315 millions d’euros par an. Ces coûts comprennent l’achat de nouveaux chars, les dépenses opérationnelles et de personnel pour environ 350 militaires, et les dépenses connexes, telles que l’entretien des installations de stockage et d’autres infrastructures sur une période de quinze ans. Les moyens financiers pour cette initiative n’étaient pas disponibles dans le budget de la Défense existant.
Avec cette décision, le gouvernement répond aux préférences d’une majorité à la Chambre des représentants et aux exigences fixées par l’OTAN. La Revue des capacités de défense de l’OTAN de juin a noté que les forces terrestres néerlandaises ne disposaient pas d’une puissance de feu suffisante pour atteindre l’objectif de fournir à la fois une brigade d’infanterie « lourde » et une brigade d’infanterie « moyenne » en temps de guerre. Le nouveau bataillon de chars est censé contribuer à atteindre ces objectifs. Le retour des chars intervient treize ans après le retrait progressif des derniers chars Leopard 2.
Les Pays-Bas sont devenus le premier acheteur étranger du char Leopard 2 le 2 mars 1979, en achetant 445 unités des deuxième et troisième séries de production. (Source de l’image : ministère de la Défense néerlandais)
La réintroduction des chars est considérée comme une avancée significative par des sources du ministère de la Défense, car les Pays-Bas sont devenus le premier acheteur étranger du char Leopard 2 le 2 mars 1979, en achetant 445 unités des deuxième et troisième séries de production, avec des modifications telles qu’un système radio de fabrication néerlandaise, des lance-grenades fumigènes uniques, des mitrailleuses FN MAG et un dispositif de conduite fabriqué localement. Cette décision a été prise en étroite coopération avec l’Allemagne, ce qui a permis des échanges technologiques qui ont influencé la production de chars des deux pays. L’achat a été achevé en juillet 1986.
En raison de la restructuration militaire, les Pays-Bas ont réduit leur inventaire au fil du temps. Au départ, les Pays-Bas ont acheté 445 Leopard 2, mais en 1993, ils ont décidé de réduire ce nombre et ont ensuite vendu les chars excédentaires à l’Autriche et à la Norvège. Parmi les chars restants, 330 ont été mis à niveau au standard A5, puis 180 d’entre eux ont été encore mis à niveau au niveau A6. Par la suite, 37 A6NL ont été vendus au Portugal, 20 A6NL et 80 A4NL au Canada, et 52 A4NL à la Norvège. De plus, 10 Leopard 2A4NL ont été convertis en véhicule blindé du génie Kodiak, et le véhicule blindé de dépannage Büffel a été adopté dans la configuration spécifique aux Pays-Bas connue sous le nom de Bergingstank 600kN.
En raison des coupes budgétaires dans la défense, les Pays-Bas ont décidé de se débarrasser progressivement de tous les chars Leopard 2A6 en avril 2011, ce qui a été un point de discorde pour l’armée royale néerlandaise. En 2015, une petite unité de chars a été formée, composée de dix-huit chars Leopard 2 A6M A2 loués à l’Allemagne. Cependant, ces chars font toujours partie d’une formation allemande (le 414e bataillon de chars) et sont stationnés dans une zone d’entraînement allemande de l’OTAN, avec des accords de réciprocité permettant à une unité allemande de rejoindre une brigade néerlandaise. Par conséquent, selon des sources internes au ministère néerlandais de la Défense, l’acquisition de chars nationaux est considérée comme une évolution importante pour l’armée néerlandaise.
Au fil des ans, les chars Leopard 2 néerlandais ont participé à diverses missions, notamment à la Force de mise en œuvre dirigée par l’OTAN (IFOR), une force multinationale d’imposition de la paix en Bosnie-Herzégovine. L’IFOR a opéré dans le cadre d’un mandat d’un an, du 20 décembre 1995 au 20 décembre 1996, dans le cadre de l’opération Joint Endeavour. (Source de l’image : ministère néerlandais de la Défense)
Selon le NRC, il existe un consensus sur le type de char à acquérir. L’armée néerlandaise a plus de quarante ans d’expérience avec le Leopard 2 et a collaboré étroitement avec l’armée allemande. L’année dernière, l’Allemagne a invité les Pays-Bas à participer à l’initiative d’achat du Leopard 2A8, qui vise à consolider la demande de divers pays de l’OTAN afin de réduire les coûts.
Le Leopard 2A8, la dernière version du char, sera standardisé dans tous les pays participants, contrairement au passé où les clients avaient souvent des exigences spécifiques. Plusieurs pays, dont la Norvège et la République tchèque, ont déjà rejoint l’initiative. Selon des sources au sein du ministère de la Défense, les premiers contrats pourraient être signés dans les prochains mois.
En réponse, le ministère de la Défense a déclaré qu’il ne souhaitait pas commenter davantage le contenu du mémorandum de défense 2024, qui sera officiellement présenté ce jeudi.
Selon des sources au sein du ministère néerlandais de la Défense, les premiers contrats pour l’achat du Leopard 2A8 pourraient être signés dans les prochains mois. (Source de l’image : KNDS)
Le Leopard 2A8 est la dernière variante de la série de chars de combat principaux Leopard 2, développée par Krauss-Maffei Wegmann (KMW) et Rheinmetall, et dévoilée dans sa forme de production à Eurosatory 2024. Basé sur le Leopard 2A7+, il présente plusieurs améliorations en termes de blindage, de puissance de feu et de perception de la situation. Le char est équipé d’un système de protection de blindage multicouche qui utilise de l’acier, du tungstène, des matériaux composites et des composants en céramique, ainsi que du système de protection active EuroTrophy (APS), qui offre une couverture radar à 360 degrés et intercepte les projectiles entrants. Il comprend également un système d’observation omnidirectionnel, une optique avancée avec imagerie thermique de troisième génération et un système de contrôle de tir conçu pour améliorer la précision du ciblage.
L’armement principal du Leopard 2A8 est un canon à âme lisse amélioré de 120 mm/L55 A1, capable de tirer une variété de munitions, y compris des munitions programmables pour différents types de cibles. L’armement secondaire se compose d’une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm et d’un lance-grenades de 76 mm. La conception du char intègre une protection renforcée sur la tourelle et la coque, avec des fonctionnalités supplémentaires telles qu’un système d’alerte laser et l’option d’un poste d’armes télécommandé.
Propulsé par un moteur de 1 500 ch, le Leopard 2A8 a une vitesse maximale de 65 km/h et une autonomie opérationnelle d’environ 400 kilomètres. Le char comprend un système de suspension renforcé, des unités de refroidissement améliorées et diverses améliorations ergonomiques, qui sont destinées à soutenir ses performances sur différents terrains et scénarios de combat. Ces mises à jour visent à améliorer les capacités globales du véhicule tout en conservant le cadre de conception de la série Leopard 2.
Propulsé par un moteur de 1 500 ch, le Leopard 2A8 a une vitesse maximale de 65 km/h et une autonomie opérationnelle d’environ 400 kilomètres. (Source de l’image : Army Recognition)